L’Ouette d’Egypte a fait l’objet dès 2010 de préoccupations nationales avec la proposition d’un plan de maitrise par l’ONCFS (Fouque et al., 2011). Ce plan prévoyait la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures applicables à l’échelle du département. Ainsi étaient proposés 5 niveaux de mesures graduées allant d’un véritable plan de régulation des effectifs, avec l’octroi de moyens, à une vigilance passive par département.
L’Ouette d’Egypte a été introduite en Grande-Bretagne dès la fin du XVIIe siècle et en Allemagne au XVIIIe siècle. Aux Pays-Bas, la population proviendrait d’oiseaux échappés de captivité. Les populations allemandes et néerlandaises sont à l’origine de l’expansion de l’espèce vers la France, la Belgique et l’Espagne, renforcées par des oiseaux échappés au sein de ces mêmes pays. En 2010, la population nicheuse européenne était estimée entre 14 000 et 16 000 couples pour un effectif total de 71 000 oiseaux, dont 50 000 aux Pays-Bas et 12 000 en Allemagne, le reste se répartissant pour l’essentiel entre la Grande-Bretagne (3 500 maximum), la Belgique (4 000 maximum) et la France (1 200 – 1 400 maximum).
La population française résulte de quelques introductions locales mais surtout de la colonisation à partir des populations des pays frontaliers du nord et de l’est de la France. Des cas de reproduction sont connus depuis 1985. Jusqu’en 2006, la population française d’Ouette d’Egypte est concentrée dans le nord-est (Benmergui et al., 2011 in Sarat, 2012) mais la population est maintenant en expansion dans le pays selon un axe nord-est/sud-ouest. En janvier 2016, l’espèce a été observée au moins une fois dans 83 départements, avec un effectifs d’hivernants estimé à 1041 oiseaux. Huit départements du quart nord-est du pays concentrent 80 % des individus.
Les impacts négatifs de cette espèce sur les espèces natives sont mal connus, mais pourraient passer par la compétition, de par son comportement agressif en période de reproduction (Dubois 2007), peut-être le broutage (Owen, 2003) et le vol de nids (Pieterse et Tamis, 2005). L’espèce peut également s’hybrider avec la Bernache du Canada, l’Oie cendrée et le Canard colvert. Aucun impact significatif sur la dynamique d’autres populations animales n’a pu être mis en évidence (Pieterse et Tamis, 2005). Au même titre que la Bernache du Canada, les regroupements d’Ouette d’Egypte peuvent être responsables de l’eutrophisation des milieux aquatiques par défécation dans les eaux stagnantes lors des stationnements durables (Rehfisch, 2010). Dans son aire d’origine, l’espèce est connue pour causer à forte densité des dommages importants aux cultures (Mangnall et Crowe, 2002). En France, peu de dommages agricoles ont été constatés hormis sur quelques prairies de certaines communes (Benmergui et al., 2011). Les capacités de colonisation de l’Ouette d’Egypte étant avérées, un risque important de dommages économiques est à prévoir si la population continue de s’installer. Le stationnement de groupes d’ouettes au voisinage d’aéroports peut également poser des problèmes de sécurité, comme c’est le cas aux Pays-Bas où des mesures de contrôle de l’espèce ont été prises à ce titre (Lensink, 1998).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Alopochen aegyptiacus. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/alopochen-aegyptiacus/ - 6 octobre 2024
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