La récolte d’Azolla, manuelle ou mécanique peut être envisagée en cas de nécessité. Les tapis d’Azolla sont retirés à l’aide d’épuisette et de filets, puis déposés dans des sacs pour traitement en déchetterie ou enfouissement sur place. La mise en place de filets et le nettoyage du matériel sont à prévoir pour éviter les risques de dispersion (CBN Corse, 2015). Il est conseillé d’intervenir une fois par mois sur la période de mai à septembre, puis une fois tous les deux mois le reste de l’année.
Des essais de contrôle biologique ont été menés dans le cadre du programme RINSE en Belgique, Pays-Bas et Royaume-Uni. Des expérimentations en Afrique du Sud ont permis de démontrer qu’un charançon, Stenopelmus rufinasus est un prédateur spécialisé de l’Azolle. En Europe, il a été introduit accidentellement avec l’Azolle en 1901. Les expérimentations menées en Europe ont porté sur des sites où Stenopelmus rufinasus était naturellement présent et sur d’autres sites où il a été relâché. Les résultats se sont avérés satisfaisants mais des expérimentations complémentaires sont nécessaires.
En France, la colonisation d’Azolle fausse-fougère reste très localisée à des plans d’eau de petite dimension ou des réseaux de fossés stagnants. Ces développements ne durent généralement que quelques semaines. L’espèce fructifie rarement en France mais a une reproduction végétative très active. Sa dynamique est imprévisible : prolifération très importante une année, disparition complète pour réapparition quelques années plus tard sur le même site ou un peu plus loin. Les causes de ces développements éphémères sont ainsi difficiles à identifier et il n’y a l’heure actuelle aucune étude permettant de mettre en avant un éventuel rôle régulateur de Stenopelmus rufinasus en France, sur des sites où il serait déjà présent. L’espèce fait donc parfois l’objet de mesures de gestion très ponctuelles et localisées (ramassage avec une épuisette, regroupement des tapis d’azolle à l’aide de rondins de bois puis retrait manuel).
Expérimentation de contrôle biologique de l’Azolle fausse-fougère en Grande-Bretagne, Belgique et Pays-BasIntroduite en Europe au XIXe siècle dans des aquariums et des jardins botaniques d’où elle s’est échappée. Première observation en France, dans les Deux-Sèvres, en 1880 (Fried, 2012).
La formation de tapis denses à la surface de l’eau peut modifier le fonctionnement des écosystèmes aquatiques colonisés, la lumière ne pénètre plus dans l’eau et les échanges de gaz diminuent, ce qui peut conduire à des conditions d’anoxie. En France, ce type d’impact reste cependant localisé à des plans d’eau de petite dimension ou des réseaux de fossés stagnants et ces développement ne durent généralement que quelques semaines (Fried, 2012). Les proliférations peuvent également aboutir à une gêne physique : limitation de la surface en eau libre pour les activités (pêche, natation), réduction du courant dans les rivières et canaux entraînant leur envasement et obstruction des pompes d’irrigation par exemple (Haury et Clergeau, 2014).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Azolla filiculoides. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/azolla-filiculoides/ - 4 décembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
Centre de ressources
contact@cdr-eee.fr
UICN Comité français
259-261 rue de Paris
93100 Montreuil
Office Français de la Biodiversité
Le Nadar Hall C – 5 Allée Félix Nadar
94300 Vincennes