L’Herbe de la Pampa pourpre est très similaire à son proche parent Cortaderia selloana et peut prétendre à une gestion similaire.
La fauche ou la coupe des tiges (à la base ou sous les plumeaux) permet d’éviter la dispersion de l’espèce, mais n’empêche pas la production de feuilles ou de tiges l’année suivante. En Bretagne, la gestion de C. selloana consiste en une coupe des pieds à ras, suivie d’un bâchage hermétique. Cette méthode semble plus efficace si elle est mise en place avant l’été, de façon à ce que la bâche chauffée par le soleil entraîne la « cuisson » des racines. La présence d’une banque de graines dans le sol nécessite de poursuivre l’élimination systématique des jeunes plants sur plusieurs années (UICN France, 2015).
L’arrachage des pieds les plus jeunes avant la fructification peut se faire à la pelle manuelle tandis que les pieds plus âgés nécessitent l’utilisation d’un engin de type tractopelle (UICN France, 2015).
Sur l’île de La Réunion, quatre opérations de gestion ont été menées sur C. selloana sur une surface de 2,6 ha. L’arrachage de la plante est réalisé au pic, après coupe des feuilles, en veillant à bien enlever toute la partie racinaire. Les parties racinaires sont laissées à sécher sur place (sans contact avec le sol) ou brûlées sur place lorsque possible (ONF La Réunion, 2017).
Encore absente en France, l’Herbe de la Pampa pourpre a été introduite en Europe comme plante ornementale en raison de ses grandes inflorescences colorées (EPPO, 2019).
En période de floraison, C. jubata peut généralement être distinguée de C. selloana par ses inflorescences, qui s’étendent bien au-dessus du feuillage. Les jeunes inflorescences ont une couleur violette, tandis que chez C. selloana les panicules sont purement blancs ou jaunes (Testoni et Linder, 2017). Une grande plasticité est toutefois présente chez les deux espèces.
En Afrique du Sud, l’Herbe de la Pampa a été plantée pour la réhabilitation des mines, avant qu’on ne réalise qu’il s’agit de deux espèces distinctes (C. jubata et C. selloana). Il est donc fort possible que les deux espèces aient été introduites en même temps. L’espèce a également été recommandée dans d’autres régions du monde comme fourrage, protection contre le vent et stabilisateur de sol (CABI, 2019).En Australie, C. jubata semble présenter une dynamique d’invasion supérieure à celle de C. selloana (CABI, 2019).
L’Herbe de la Pampa pourpre est une espèce à croissance rapide hautement compétitive, qui absorbe une grande quantité de ressources nutritives. L’accumulation d’une biomasse aérienne et souterraine importante lui permettent également de capter la lumière et l’humidité, au détriment de la flore indigène (GISD, 2006). Son installation conduit souvent à une modification de la structure et de la composition de la végétation. La grande quantité de matériaux qu’elle produit est hautement inflammable et augmente les risques d’incendies. Cortaderia jubata pourrait également avoir des impacts négatifs sur le tourisme et les activités de loisirs en raison de ses feuilles tranchantes et dentelées qui peuvent blesser les personnes passant à proximité d’un peuplement (Government of South Australia, 2011).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Cortaderia jubata. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/cortaderia-jubata/ - 7 octobre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
Centre de ressources
contact@cdr-eee.fr
UICN Comité français
259-261 rue de Paris
93100 Montreuil
Office Français de la Biodiversité
Le Nadar Hall C – 5 Allée Félix Nadar
94300 Vincennes