Bien qu’elle soit reconnue comme allochtone, l’espèce n’a pas été portée sur la liste de l’arrêté du 30 juillet 2010 interdisant l’introduction en milieu naturel. Sa détention est possible avec autorisation.
Très ponctuellement, des arrêtés préfectoraux ordonnant l’élimination des oiseaux ont été validés au titre de la protection de la biodiversité, notamment dans le Finistère en 2002, sur un couple qui nichait à Landerneau, et dans le Tarn-et-Garonne en 2010 (Fouque 2012, dans Sarat 2012). Ces opérations ont été menées par les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage à l’aide d’une arme à feu. Par ailleurs, en Gironde, en 2006, un noyau de population de Cygne noir à été détruit sans acte administratif préalable. Le succès de ces interventions est variable et reste efficace sur de petits effectifs (Dubois, 2007, Benmergui et al., 2011).
En 2011, suite aux résultats de l’enquête nationale sur le Cygne noir (ONCFS/Réseau OEZH), Fouque et al. (2011) des propositions de recommandations de gestion ont été formulées selon les effectifs et le statut reproductif de l’espèce dans chaque département. Ces recommandations n’ont pas été suivies de la mise en œuvre d’une gestion adaptée au risque de propagation de l’espèce. Ces recommandations graduaient l’action comme il suit :
En France, l’espèce est mentionnée pour la première fois en 1974 dans la Somme. Les individus seraient originaires du Royaume-uni, où l’espèce a été introduite en 1831 pour l’ornementation. La première reproduction est rapportée en Charente en 1988 (Pascal et al., 2006). En 2015, on recense un effectif total de 190-220 oiseaux avec 26-30 couples nicheurs, répartis sur 21 départements (Dubois et Cugnasse, 2015). La majorité des individus nichent sur le lac de Grand Lieu (Loire-Atlantique) mais des nichées ont été également observées en Sarthe et en Ile de France.
Le Cygne noir peut se montrer très agressif avec les autres espèces d’oiseau, notamment en période nuptiale en chassant tout individu évoluant dans son entourage, et en particulier avec le cygne tuberculé, avec lequel il peut hybrider (Dubois 2007, Owen et al., 2011). Ce comportement agressif est susceptible de lui conférer un avantage compétitif sur d’autres espèces d’oiseaux, pour l’accès aux sites de nidification ou aux ressources.
En Nouvelle-Zélande, l’espèce est connue pour avoir un impact négatif sur la biodiversité, notamment par un broutage intensif de la communauté macrophyte (Dubois, 2007) pouvant engendrer des perturbations des réseaux trophiques (Benmergui et al., 2011). En Autriche, les populations de cygnes noirs posent des problèmes de qualité de l’eau (Dubois, 2007).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Cygnus atratus. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/cygnus-atratus/ - 12 décembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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