Le Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne a mis en place une action de sensibilisation via des panneaux et panonceaux en Haute-Loire, sur un plan d’eau où l’espèce a été repérée en 2014, pour éviter sa dissémination par les pêcheurs, l’élimination de la moule zébrée étant estimée trop complexe et trop onéreuse (CEN Auvergne, 2017).
De nombreuses méthodes sont testées pour limiter l’expansion de l’espèce aux États-Unis où elle pose d’important problèmes : enlèvement manuel, exposition à la dessication, à des courants électriques, aux ultraviolets, utilisation de biocides, protection antifouling sur les coques des bateaux, anoxie, hypoxie, etc. (GISD, 2017).
L’espèce a envahi progressivement l’Europe depuis la fin du 18e siècle, via le réseau de transport maritime, fixée aux coques des bateaux ou dans les eaux de ballast (DORIS, 2016). Elle est aujourd’hui présente dans la majorité des lacs et rivières européens (Bachmann et al. 1997). En France, elle est observée depuis 1838 (Onema Nord-Est, 2015).
La capacité de colonisation en forte densité de la Moule zébrée peut entrainer un encrassement important des installations humaines (systèmes de filtration et de pompages, coques des bateaux, quais, bouées, etc). Aux États-Unis, le coût de l’encrassement lié aux Dreissena est estimé à 1 milliard de dollars par an (CABI, 2015).
Les populations de D. polymorpha sont responsables d’importantes altérations des écosystèmes : leur consommation importante de plancton entraine une modification de la chaine alimentaire et une compétition avec les espèces indigènes, ainsi qu’une augmentation de la transparence de l’eau qui favorise la prolifération d’algues (Birnbaum, 2011). Elles entraine également une acidification de l’eau et sont les hôtes de plusieurs parasites (DORIS. 2016), dont le ver Bucephalus polymorphus qui cause de grave lésions aux Cyprinidae (Wallet et Lambert 1986). Aux Etats-Unis, la Moule zebrée a entrainé la disparition des moules indigènes du lac Saint-Clair au Michigan (DORIS, 2016)Cette espèce présente une importante capacité bioaccumulatrice, qui permet son utilisation pour mesurer la présence de polluants dans l’eau (Bourgeault, 2010), mais empêche la consommation humaine.
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Dreissena polymorpha. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/dreissena-polymorpha/ - 7 octobre 2024
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