De nombreuses études ont montré que les activités humaines sont responsables de la plupart des introductions de moules zébrées et quagga dans le monde (GISD, 2017). La meilleure façon de d’anticiper et de gérer les invasions de ces espèces dans les milieux aquatiques consistent en des mesures préventives de sensibilisation des usagers et la mise en œuvre de mesures de biosécurité.
La plupart des expérimentations de gestion existantes concernent D. polymorpha, mais il est reconnu que la plupart de ces méthodes peuvent s’appliquer à D. rostriformis bugensis. Aux Etats-Unis, où la colonisation par les Dreissena a des conséquences économiques importantes, de nombreuses méthodes sont testées pour limiter les populations : baisse des niveaux d’eau pour entrainer la dessication des individus, nettoyage des surfaces au jet à haute pression, revêtements anti-fouling, mise en place de filtres mécaniques, utilisation de biocides, etc. (GISD, 2017, CABI, 2016). Des recherches sur le contrôle biologique de l’espèce sont en cours, avec comme agent de contrôle la bactérie Pseudomonas fluorescens qui produit une toxine s’attaquant au système digestifs de Dreisseina spp.
Originaire d’Ukraine, son expansion en Europe depuis les années 1940 accompagne le développement des canaux et du trafic maritime (CABI, 2015). L’espèce est probablement arrivée dans le delta du Rhin via les eaux de ballast des bateaux (Bij de Vaate & Beisel, 2011). En 2011, la moule Quagga est signalée pour la première fois en France, dans la Moselle (Bij de Vaate & Beisel, 2011), puis dans la Meuse (Marescaux et al. 2012). La taille des individus laisse supposer leur présence depuis 2010, voire plus tôt. Dans l’est, l’espèce est également observée depuis 2014 dans la section française du Rhin (Wagner, 2014) et depuis 2017 dans l’Escault (Prié & Fruget, 2017). Depuis 2017, elle est également signalée sur le Rhône, ce qui représente sa première détection sur un bassin versant méditerranéen (Prié & Fruget, 2017).
Comme la Moule zebrée (Dreissena polymorpha), sa capacité de colonisation en forte densité peut entrainer un encrassement important des installations humaines (systèmes de filtration et de pompages, coques des bateaux, quais,etc). Aux États-Unis, le coût de l’encrassement lié aux Dreissena est estimé à 1 milliard de dollars par an (CABI, 2015).
La présence de moule Quagga entraine de nombreux impacts négatifs sur l’écosystème : leur consommation importante de plancton entraine une modification de la chaine alimentaire ainsi qu’une augmentation de la transparence de l’eau qui favorise la prolifération d’algues. Elles entraine également une acidification de l’eau et sont les hôtes de plusieurs parasites (DORIS, 2016).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Dreissena rostriformis bugensis. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/dreissena-rostriformis-bugensis/ - 14 décembre 2024
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