L’arrachage manuel peut être envisagé au commencement de nouvelles implantations, lorsque l’espèce recouvre de petites surfaces à de faibles profondeurs (Varray et al., 2018).
Le moissonnage des populations d’élodées peut être préconisé, mais peut également conduire dans certains cas, à de nouvelles colonisations, encore plus fortes, comme dans l’étang de Bostal en Sarre (P. Wolff, comm. Pers. in Muller & Thiébaut, 2004). Il est donc préférable d’installer des filets pour éviter la propagation des fragments, de sécher les résidus loin de l’eau sur un sol sec (la survie des tiges est de très courte durée sur un sol sec, et aucun risque d’apparition de forme terrestre), et de nettoyer les machines après chaque chantier (Varray et al., 2018).
Sur le lac Léman, suite à plusieurs plans de gestion visant à limiter la prolifération de plusieurs macrophytes indigènes et exotiques, le canton de Genève (2000 et 2008) conseille, comme mesure efficace pour les petits herbiers d’Elodea nuttallii, de laisser venir la plante à maturité et de l’extraire à la fourche (extraction manuelle) de façon à arracher les végétaux sans les couper pour limiter la fragmentation des plantes et la reprise des rhizomes. La fermeture de l’exutoire est nécessaire afin d’empêcher la colonisation d’autres milieux. Le matériel récolté doit impérativement être exporté et brûlé. D’après leur expérience, la coupe mécanique (engins de chantiers) contribue à sa dissémination mais reste cependant la seule méthode pour gérer les herbiers plus importants.
Sur le bassin Rhin-Meuse, sur le plan d’eau de Celles-sur-Plaine une intervention comparée de moissonnage et d’arrachage manuel mise en place en 2006 a montré l’intérêt de ce dernier sur la limitation de la repousse à la fin de la saison automnale. Cette méthode, exigeante en main d’œuvre importante, ne peut donc s’appliquer que sur de petites surfaces. Des campagnes de moissonnage sont également réalisées annuellement sur le plan d’eau de Madine, mais la dissémination des boutures y parait importante, vu l’étendue de sa répartition actuelle comparée à celle très limitée de ce taxon en 1990.
L’Elodée de Nuttall a été introduite en 1939 en Belgique. Sa première apparition en France est mentionnée dans les années 1950 dans la région Alsace. Deux hypothèses sont proposées pour expliquer l’introduction de cette espèce sur le territoire: elle a pu être introduite par l’intermédiaire des mariniers ou de leurs péniches qui circulent dans le réseau de canaux du nord de la France et du Benelux; il est possible qu’il y ait eu une intervention directe de la macro-avifaune ou des mammifères (comme le Rat musqué (Ondatra zibethicus) dans le transport des hibernacles de la plante. Actuellement, l’Elodée de Nuttall est en pleine phase de colonisation (Muller, 2004).
Les proliférations de populations monospécifiques d’élodées peuvent entraîner des dysfonctionnements des milieux aquatiques, telles des anoxies périodiques. Elles constituent également un obstacle à l’écoulement des des eaux et une gêne importante pour la pratique des loisirs nautiques et de la pêche (Muller, 2004).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Elodea nuttalii. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/elodea-nuttalii/ - 14 septembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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