Ce crabe est consommé en Chine où il constitue un mets de choix. En Europe, il n’est pas utilisé pour la consommation, mais des filières d’exploitation à destination des consommateurs asiatiques ont été développées en Allemagne, aux Pays-Bas (Delage, 2017) et une étude de faisabilité a été réalisée au Royaume-Uni (Clark et al., 2008). L’espèce est menacée dans son aire d’origine par la pollution et la surpêche, et cette rareté couplée à la forte demande expliquerait les introductions volontaires en Amérique et en Europe (Noël & Breton, 2016).
La consommation de cette espèce n’est pas sans risques pour la santé humaine. Plusieurs études écotoxicologiques en Europe ont mis en avant des contaminations dépassant les normes pour le HCB, HCH, DDT, methoxichloride et PCB (Delage, 2017 ; Clark et al., 2008). Cette espèce peut aussi véhiculer une parasitose due à la douve orientale du poumon dont l’Homme est un des hôtes définitifs (Noël & Breton, 2016), et d’autres bactéries responsables de sévères gastroentérites (Delage, 2017).
Il est parfois utilisé comme appâts pour la pêche, pour l’alimentation des poissons et pour la fabrication de cosmétiques (FAO, 2016).
Le Crabe chinois a été introduit en Europe au début du XXe siècle, probablement à l’état larvaire dans les eaux de ballast des bateaux (Noël & Breton, 2016). En France, il est signalé pour la première fois autour de Boulogne en 1930. Il devient abondant dans l’estuaire de la Loire, de la Seine et de la Garonne au milieu du XXe siècle. L’espèce est en forte régression depuis 1970 en France et présente des impacts environnementaux négligeables de par sa faible densité (Noël & Breton, 2016).
L’espèce peut causer des dommages aux ressources piscicoles et aux filets des pêcheurs (Noël & Breton, 2016). Lorsqu’il est présent en importantes densités, il peut avoir un impact sur les espèces locales (poissons, invertébrés) par prédation et compétition (GISD, 2017). Le Crabe chinois est un omnivore opportuniste qui consomme des plantes aquatiques, des algues, des détritus, des œufs de poisson et une large gamme de macroinvertébrés (GISD, 2017). Cette prédation peut entrainer des diminutions importantes des populations de ces espèces ainsi que des espèces concurrentes au crabe, comme les écrevisses. Les populations d’écrevisses rares et menacées peuvent être négativement affectées par les fortes densités de Crabe chinois, par compétition pour les ressources et l’habitat (GISD, 2017).Lorsque présente en forte densité, l’espèce engendre également des dommages aux digues et une érosion des berges en creusant des terriers (Gollasch, 2011).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Eriocheir sinensis. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/eriocheir-sinensis/ - 7 octobre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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