L’arrachage manuel de cette plante annuelle, en essayant d’extraire l’appareil racinaire peu développé, semble être la méthode la plus efficace et certainement la plus douce pour le milieu. Cette méthode est envisageable pour de petites surfaces colonisées. Ces méthodes de gestion seront d’autant plus efficaces à moyen et long terme si elles se déroulent avant la floraison et sont accompagnées de travaux de renaturation des sites affectés. Par exemple, le reboisement des ripisylves à l’aide d’essences locales et adaptées (saules, aulnes, etc.) peut freiner, voire empêcher, le retour de la Balsamine géante (CBN Bailleul).
Pour des surfaces colonisées plus importantes, le fauchage est la méthode de gestion la plus efficace connue à ce jour. Celui-ci doit se réaliser juste avant la floraison pour éviter la formation et dispersion des graines. Il est impératif de faucher la plante en dessous du premier nœud pour éviter toute repousse. Il est recommandé de pratiquer un deuxième fauchage 3 à 4 semaines après le premier passage (CBN Bailleul, Sarat et al., 2015).
Ces deux types d’opération sont à réaliser plusieurs années de suite afin d’éliminer les massifs de Balsamine géante du milieu et d’épuiser le stock de graines contenu dans le sol (la viabilité des graines est estimée à quelques années) (CBN Bailleul).
La Balsamine de l’Himalaya a été introduite en Europe au XIXème siècle, au jardin botanique de Kew en 1839, comme plante méllifère et ornementale. En France, l’espèce est observée à partir du début du XXème siècle en bordure de cours d’eau, dans la plaine du Rhin et des Vosges, ainsi que dans le Massif central et les Pyrénées. Elle est devenue invasive depuis environ 50 ans (Muller, 2004 ; Fried, 2012).
Les colonies de Balsamine de l’Himalaya conduisent à une augmentation de l’érosion des berges et des terrasses en hiver, lors de la disparition de la plante, laissant le sol quasi à nu. Sa masse luxuriante en bordure des rivières entrave l’évacuation de l’eau lors des phases de crues. Les peuplements monospécifiques de Balsamine de l’Himalaya peuvent entrainer une baisse de la diversité floristique des zones alluviales et rivulaires (disparition locale de 12 à 25 % des espèces initialement présentes). Les espèces héliophiles de petite taille sont en particulier concernées par l’ombrage créé par les peuplements denses de balsamine. Ses fleurs, très riches en nectar, attirent de nombreux insectes pollinisateurs qui sont ainsi détournés des plantes indigènes, ce qui peut affecter leur succès reproducteur (baisse du nombre de graines produites) (Fried, 2012, Muller, 2004).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Impatiens glandulifera. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/impatiens-glandulifera/ - 4 décembre 2024
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