Lithobates catesbeianus

Ramenés volontairement des États-Unis en 1968, une dizaine d’individus ont été placés dans un bassin ornemental en Gironde. L’espèce a également été introduite en Sologne où sa découverte date de 2002. Les plus vieux individus éliminés avaient une dizaine d’années, ce qui impliquerait une introduction de têtards de Grenouille taureau dans les années 1990 (ou alors une introduction plus tardive d’individus déjà métamorphosés). Actuellement, l’espèce occupe le grand Sud-Ouest de la France, ce qui représente la deuxième plus grande aire européenne où la Grenouille taureau est présente (Sarat, 2012).

La Grenouille taureau est très compétitive dès le stade larvaire. Au stade adulte, son régime alimentaire est très large (Détaint et Coïc, 2003) et comprend notamment des petits amphibiens, des libellules, des serpents ou encore des lézards. Par conséquent, elle menace directement la survie des amphibiens indigènes, par prédation directe et par compétition interspécifique en occupant les mêmes habitats. L’espèce peut coloniser tout type de milieu aquatique, comme les mares, les étangs, les fossés, les bassins de récupération d’eaux de pluie ou encore les cours d’eau à faible courant et les bras morts de rivières. Elle est également susceptible de transmettre aux amphibiens autochtones des pathologies (salmonellose, sparganose, ranavirose), et plus particulièrement la chytridiomycose (transmise par un champignon de la famille des chytrides) dont elle est porteuse saine (Garner et al., 2006). Or, cette maladie est reconnue comme une cause majeure d’extinction pour les amphibiens (Berger et al., 1999).

Enfin, la présence de Grenouilles taureau peut également avoir des impacts sur l’activité piscicole de certains étangs. Il est nécessaire de contrôler les poissons pêchés pour éviter le déplacement de têtards de Grenouille taureau en dehors des sites colonisés (Sarat, 2012 et Sarat et al., 2015).