Le piégeage du Vison d’Amérique est autorisé toute l’année, et son tir est soumis à autorisation délivrée par le préfet hors de la période de chasse. Dans les territoires où le Vison d’Europe (Mustela lutreola) est susceptible d’être présent, les périodes et modalités de destruction sont précisées par l’arrêté du 2 septembre 2016 relatif au contrôle par la chasse des populations de certaines espèces non indigènes. Les deux espèces se ressemblent fortement. Les risques de confusion étant importants entre ces espèces, l’appel d’un référent mustélidé est obligatoire en cas de doute dans le périmètre d’action du Plan National d’Actions (PNA) en faveur du Vison d’Europe. Ces référents sont nommés pour chaque département par arrêté préfectoral. Les cages utilisées pour le piégeage doivent présenter une ouverture de 5 cm de côté, ouverte entre le 1er avril et le 31 juillet, pour permettre aux femelles vison d’Europe de s’échapper pendant leur période de gestation et d’allaitement.
En France, dans le cadre du PNA, la gestion du Vison d’Amérique est coordonnée par la DREAL Nouvelle-Aquitaine et animée par l’OFB et le GRIFS (depuis 2021). Ils s’appuient sur un réseau de partenaires variés. Un programme LIFE+ Vison (2017-2022), coordonné par la LPO, participe également à la surveillance et à la gestion du Vison d’Amérique sur le bassin de la Charente. Le contrôle de la dynamique de progression du Vison d’Amérique est réalisé à l’aide de radeaux à empreintes. Ces derniers permettent d’accroître l’efficacité des mesures de piégeage.
Des programmes de régulation ont été mis en place :
L’importation des premiers visons d’Amérique pour les élevages de fourrure débute en France en 1926, la plupart sont localisés en Alsace. Le nombre de visonnières décroît fortement au milieu des années 1980 et il ne restait plus qu’une vingtaine de fermes en France au début du 21e siècle. En 2021, seul 2 établissements sont toujours actifs (OFB, com. pers.). Les populations sauvages sont issues d’individus échappés ou lâchés volontairement depuis ces élevages (Léger, 2003). La France s’est engagée à arrêter tous les élevages pelletiers d’ici 2025.
Le Vison d’Amérique est l’espèce de mammifère introduit qui a le plus d’impacts sur la faune européenne avec au moins 47 espèces concernées (Genovesi et al. 2012). Il a notamment des impacts négatifs par prédation sur les populations d’amphibiens, de mammifères (Campagnol amphibie, Vison d’Europe…) et d’oiseaux aquatiques (Sterne de Dougall…) (Macdonald et Harrington, 2003 ; Banks et al., 2008 ; Schüttler et al., 2008 ; Schüttler et al., 2009). Le Vison d’Amérique est sensible au botulisme, à la toxoplasmose et à la leptospirose (Barrat et al., 2010), ainsi qu’au Covid-19 (Anses, 2020). Il est également vecteur du virus de la maladie aléoutienne qui a été introduite avec les élevages de visons américains et qui est transmissible au Vison d’Europe et aux autres mustélidés.
Le Vison d’Amérique peut entrer en compétition avec le Vison d’Europe pour les ressources alimentaires et pour l’utilisation des habitats, ces deux espèces fréquentant les zones humides (Sidorovich et al. 2000). Le Vison d’Amérique ne tolère pas un Vison d’Europe à moins de 200 m (Sidorovich, 2000), contraignant ce dernier à rejoindre des habitats moins favorables, ce qui le met en danger (risques de collision routière ou de prédation par exemple) et fragmente ses populations déjà affaiblies (Sidorovich, 2000 ; Sidorovich et al., 2000). De plus, des cas de mortalité de Visons d’Europe par agression de Vison d’Amérique ont été observés (Podra, 2021). Ainsi, lorsque les deux espèces cohabitent, ce sont toujours les populations de Vison d’Europe qui déclinent tandis que celles de Vison d’Amérique s’accroissent (Maran et Henttonen, 1995).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Neovison vison. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/neovison-vison/ - 10 décembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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