Une synthèse des méthodes de contrôle des populations d’écrevisses invasives a été réalisée par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Poulet, 2014) et présente succinctement les différentes méthodes envisageables (contrôle mécanique, physique, biologique, biocides et autocides).
L’espèce a été importée en Suède et en Finlande dans les années 1960 à 1980, à des fins de repeuplement. En France, des tentatives d’acclimatation sont effectuées dans les années 1970 dans des plans d’eau de pisciculture et des eaux closes, à partir desquels l’espèce opère une colonisation rapide du milieu naturel, favorisée par le fort engouement pour sa pêche (Basilico et al., 2013). En 2014, elle est recensée dans 80 départements (Oieau, 2016).
Robuste et agressive, elle entre en compétition avec les espèces autochtones, qu’elle supplante systématiquement (Basilico et al., 2013, Collas et al., 2007). Elle est également vectrice de l’aphanomycose (peste des écrevisses). Dans une étude récente portant sur les taux d’infestation de 90 populations par l’aphanomycose en France, (Filipova et al., 2012) révèlent que 54 populations sont infectées. Ainsi, au niveau sanitaire de nombreux cas de mortalités massives d’Écrevisses à pieds blancs, en lien avec la présence de Pacifastacus leniusculus sont rapportés.
L’Écrevisse du Pacifique est surtout observée dans la partie amont et la zone intermédiaire des cours d’eau, elle occupe une niche écologique proche de celle de l’Écrevisse à pieds blancs (Kopp et al., 2010). La plupart des auteurs considèrent que l’Écrevisse du Pacifique est dangereuse pour les écrevisses autochtones européennes car sa compétitivité écologique et éthologique est nettement supérieure à court et à long terme (Holdich & Dmaniewski, 1995 ; Neveu, 2006). En dehors de toute manifestation d’ordre pathologique, elle élimine progressivement l’Écrevisse à pattes rouges (Laurent et al., 1997 ; Collas et al., 2010). Cette situation est particulièrement bien observée avec l’Écrevisse à pieds blancs, les deux espèces ont multiplié les zones de contact au cours des deux dernières décennies avec pour conséquence la disparition de populations d’écrevisses natives sur tous les bassins où elle a été introduite. Diéguez-Uribeondo (2006) a montré que l’écrevisse de Californie représente la principale raison du déclin de l’Écrevisse à pieds blancs en Navarre et que l’homme joue un rôle majeur dans la dispersion de cette espèce porteuse de l’organisme responsable de la peste de l’écrevisse.
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Pacifastacus leniusculus. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/pacifastacus-leniusculus/ - 10 février 2025
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