La gestion des niveaux d’eau est primordiale pour la gestion deP. crassipes. Les apports en matières organique doivent être contrôlés pour éviter l’eutrophisation du milieu qui favorise le développement de la plante.
L’arrachage manuel est réalisable sur des surfaces faiblement colonisées. L’arrachage mécanique avec des godets ou des griffes installés sur des engins est réalisable, à partir des berges ou placés sur des pontons ou barges. Dans les zones très colonisées, il est également possible de contenir le développement deP. crassipes à l’aide de barrages flottants ou de barrières fixes.
Le contrôle biologique pour cette espèce a été développé dans les années 1970. Depuis, sept agents de contrôle ont été relâchés : les chanrançons Neochetina bruchi et Neochetina eichhorniae, les pyrales Xubida infusellus et Niphograpta albiguttalis, les lépidoptères Bellura densa, la punaise Eccritotarsus catariensis et l’acarien Orthogalumna terebrantis. Des champignons ont également été testés : Acremonium zonatum, Cercospora piaropi and Cercospora rodmanii. Des travaux sont en cours en Argentine sur une rouille (Uredo ecchorniae). Les charançons semblent être les agents de contrôle les plus efficaces et leur relâcher a permis de contrôler la Jacinthe d’eau dans plusieurs pays, notamment au Mexique, au Bénin en Afrique du Sud, Zimbabwe et Malawi (CABI). Un programme de contrôle biologique de la jacinthe d’eau est actuellement en cours en Nouvelle-Calédonie, piloté par le conservatoire d’espaces naturels.
L’espèce a été largement introduite comme plante ornementale dans le monde au XIXème siècle. En France, elle a été introduite dans de nombreuses collectivités d’outre-mer (Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) et les premières mentions dans le milieu naturel datent de 1950 (UICN France). En métropole, elle est ponctuellement présente dans le Sud-Ouest et sur le littoral méditerranéen, dans des zones humides où elle ne se maintient pas. Elle est naturalisée en Corse et les changements climatiques pourraient favoriser sont installation permanente dans ces régions (Fried, 2012).
Eichhornia crassipes est considérée comme l’une plantes aquatiques les plus envahissantes au monde. Ses belles et grandes fleurs pourpres et violettes font d’elle une plante ornementale très prisée pour les bassins. Aujourd’hui elle est présente dans plus de 50 pays sur cinq continents. La Jacinthe d’eau croît très rapidement, avec des populations connues pour avoir doublé en moins de 12 jours. Les invasions par cette plante envahissante bloquent les voies d’eau, limitant ainsi le trafic maritime, et les activités de loisir comme la natation et la pêche. La Jacinthe d’eau empêche aussi la lumière et l’oxygène de pénétrer dans l’eau et d’atteindre les plantes submergées. L’ombrage et le recouvrement des plantes aquatiques indigènes réduit gravement la diversité biologique des écosystèmes aquatiques (ISSG, 2007).
Sur l’île de la Réunion, Cette plante aquatique envahit régulièrement les zones humides de l’île. Dans certaines situations, comme sur l’Étang du Gol, elle peut recouvrir, avec la Laitue d’eau, la totalité de la surface d’eau libre, ce qui se traduit par de graves conséquences écologiques, notamment pour la faune aquatique (acidification du milieu, réduction de l’oxygène de l’eau, eutrophisation , réduction de la lumière). En Nouvelle-Calédonie, la jacinthe d’eau colonise préférentiellement les eaux douces des cours inférieurs des rivières de la Grande Terre. L’espèce est uniquement présente dans les zones d’eaux calmes ou à faible courant. Elle se localise majoritairement sur la côte Ouest et ne semble pas coloniser les zones sur substrat ultramafique (zones minières). La présence de la jacinthe d’eau dans les cours d’eau semble être liée à la stagnation des eaux et à un apport important de nutriments. Le contrôle des rejets d’effluents en rivière serait un préalable à toute action de lutte ou de contrôle de la propagation de la jacinthe d’eau. (Hytec et Mary, 2010). En Polynésie française, la jacinthe d’eau ne semble pas menacer à l’heure actuelle les zones humides naturelles. Elle est essentiellement trouvée à basse altitude, en zone urbanisée ou dans des mares et cours d’eau fortement perturbés par l’homme et souvent polluées. Son introduction dans les zones humides d’altitude pourrait se révéler très dommageables pour la biodiversité.
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Pontederia crassipes. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/pontaderia-crassipes/ - 7 octobre 2024
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