Figurant sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne (règlement d’exécution 2016/1141), son introduction sur le territoire, y compris le transit sous surveillance douanière, l’introduction dans le milieu naturel, détention, transport, colportage, utilisation, échange, mise en vente, vente ou achat de spécimens sont interdits en France par l’arrêté du 14 février 2018.
Une synthèse des méthodes de contrôle des populations d’écrevisses invasives a été réalisée par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Poulet, 2014) et présente succinctement les différentes méthodes envisageables (contrôle mécanique, physique, biologique, par biocides et autocides).
L’espèce a été découverte pour la première fois en Allemagne en 1995, au sein du commerce aquariophile. Longtemps considérée comme une sous espèces de Procambarus fallax, sa spéciation a été mise en évidence récemment (Vogt et al., 2015). Présentant la particularité d’être triploïde, elle serait très probablement issue de la reproduction de deux individus de Procambarus fallax dont l’un présentait une autopolyploïdie (duplication du matériel génétique) (Gutekunst et al., 2018). Il s’agit du seul décapode se reproduisant par parthénogenèse (Scholts et al., 2003 in Chucholl et al., 2012), tous les individus étant des clones descendant de la même femelle fondatrice.
En Europe et selon les données disponibles Procambarus virginalis a d’abord été observée dans le milieu naturel en Allemagne où plusieurs sujets sont capturés près de Karlsruhe, dans le sud-ouest (Marten et al., 2004). L’espèce s’est largement répandue et 16 sites seraient désormais colonisés (Chucholl et al., 2012; Chucholl, 2016; Lyko, 2017), aux Pays-Bas (Soes & van Eekelen, 2006), en Italie, où deux sites seraient concernés dans le centre et dans le nord de l’Italie (Marzano et al., 2009 ; Vojkovská et al., 2014), en Suède (De Bohman et al., 2013, en Ukraine dans deux localités (De Novitsky & Son, 2016), en République tchèque République (Patoka et al., 2016), en Slovaquie sur cinq sites (Lipták et al., 2016; Lipták et al., 2017), en Hongrie (Lőkkös et al., 2016), Croatie (Cvitanić, 2017), Roumanie (Pârvulescu et al., 2017) et en Estonie (Ercoli et al., 2019). L’espèce est récemment signalée à Malte (Deidun et al., 2018).Elle vient d’être signalée pour la première fois en France en juillet 2019 (Collas et al., 2019).
Porteuse saine de la peste des écrevisses (aphanomycose), elle représente, comme les autres écrevisses américaines, une menace pour les espèces indigènes (Keller et al., 2014), avec lesquelles elle est également susceptible d’entrer en compétition.
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Procambarus virginalis. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/procambarus-virginalis/ - 13 décembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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