L’écorçage pourrait être expérimenté sur les populations de Cerisier tardif (CBN Bailleul, 2016). Cette technique consiste à réaliser deux entailles circulaires distantes d’au moins 15 cm autour du tronc et de quelques cm de profondeur, jusqu’à l’aubier (partie située sous l’écorce). L’écorce située entre les deux entailles est ensuite retirée. La sève élaborée ne circule plus vers les racines, mais les feuilles reçoivent toujours de l’eau : la vie de l’arbre est alors ralentie, l’arbre se dessèche et tombe au bout de 1 à 3 ans (alors qu’une coupe le stresse et engendre en réaction de nombreux rejets). Cette opération est à réaliser aussi bas que possible, à la base du tronc et au début de l’automne (CBN Bailleul, 2016).
Dans les zones infestées non adaptées à la gestion par écorçage pour des raisons de sécurité (parcs, bords de route, zones fréquentées), des coupes répétées pendant plusieurs années et ce, pendant la floraison, peuvent permettre à terme de faire mourir ces arbres et d’appauvrir la banque de semences contenue dans le sol. Il est possible que certains individus, même affaiblis, rejettent tout de même après cerclage. Il s’agira alors de couper ces repousses l’année suivante. En système forestier, il est recommandé de ne pas pratiquer d’ouvertures ou de coupes à blanc à proximité des secteurs colonisés par le Cerisier tardif. La soudaine augmentation de lumière au niveau du sol, risque de favoriser la croissance des plantules présentes dans le sous-bois (CBN Bailleul, 2016).
Les jeunes plants et les plantules peuvent être éliminés en pratiquant un arrachage manuel en veillant à extraire l’appareil racinaire (CBN Bailleul, 2016).
Le Cerisier tardif a été importé en Europe pour l’ornement des parcs et des jardins au début du 17e siècle. A partir du 19e siècle, cette essence a été employée par les forestiers pour la qualité de son bois et sa rapidité de croissance, mais également comme couvert à gibier par les chasseurs (Fried, 2012, CBN Bailleul, 2016).
Le Cerisier tardif peut former des peuplements denses, surtout après une perturbation. Il entre en compétition avec les autres espèces indigènes, notamment des strates arborescentes et arbustives. Il appauvrit la flore du sous-bois et empêche la régénération des essences héliophiles (chênes, pin sylvestre) (Fried, 2012). Elle entraîne une baisse locale de la biodiversité en provoquant la disparition de certains végétaux et occasionne des modifications du paysage et des habitats en les uniformisant. Des cas d’envahissements en contexte prairial sont connus notamment en Suisse, où ils ont pour effet d’accélérer la dynamique d’embroussaillement (CBN Bailleul, 2016).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Prunus serotina. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/prunus-serotina/ - 10 décembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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