En raison des effectifs conséquents établies dans les grandes villes (Paris, Marseille, Nice, Montpellier, Lille, Nancy…), des collectivités mettent en place des mesures de limitation des effectifs, d’effarouchement, de délocalisation des oiseaux par suppression des supports aux dortoirs nocturnes, de développement de stratagèmes pour limiter l’accès aux mangeoires. La gestion des populations, encore limitée, bénéficie de tests réalisés par l’Office français de la biodiversité (OFB) en région PACA. Deux grands types de méthodes sont réalisés : la capture à l’aide de cages et le prélèvement par le tir.
La capture par cage est plus appropriée en milieu urbain et peut se réaliser avec différents matériels mais le plus aisé est d’utiliser la cage individuelle développée pour capturer des pigeons biset surnuméraires. Avec un appelant (une perruche), un apattage via des graines et une bonne technicité, la capture d’individus devient possible. Cette technique nécessite de l’investissement humain avec un suivi quotidien du dispositif. Le prélèvement par le tir ne peut se réaliser que sur la base d’un arrêté préfectoral. Ces prélèvements ont été mis en place autour de Nice dans des vergers suite à des plaintes des arboriculteurs, ainsi qu’à la Réunion.
Pour éviter de heurter la sensibilisation du grand-public, un dialogue en amont est nécessaire. D’après Berthier et al. (2017), l’acceptabilité de l’espèce est dépendante des effectifs présents : ainsi à faible effectif elle est acceptée mais dès lors qu’elle devient trop présente, la perruche devient vite indésirable.
En Europe, les populations sauvages de cette espèce sont issues d’individus échappés ou relâchés d’élevages en cages ou en volière (Clergeau et al., 2015). Les premières populations sont observées au Royaume-Uni à partir de 1969. En 2014, les effectifs y étaient estimés à 30 000 individus. Des colonies sont également installées en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. En France, l’espèce aurait été introduite dans les années 1970 en Ile-de-France et les premières reproductions y ont été observées en 1990. En 2015, la population d’Ile-de-France a été estimée à 8 000 individus pour un effectif national dépassant les 10 000 individus (Dubois et al., 2016).
La perruche à collier est considérée comme une espèce ravageuse de cultures dans son aire native (Clergeau et al., 2015). En France, les populations croissantes engendrent des inquiétudes, parfois justifiées par des dégâts sur des bâtiments (par décortication en certains points des façades friables), des nuisances sonores dans les dortoirs nocturnes en particulier en hiver, des salissures des biens situés en dessous des dortoirs, des dégâts sur des arbres fruitiers de particuliers et de la compétition aux mangeoires hivernales à destination des petits granivores. Sur Nice, des dégâts sur l’arboriculture professionnelle ont été signalés avec des pertes de production. Une compétition pour l’accès au site de nidification a été observée avec plusieurs espèces d’oiseaux (sitelles, pics, étourneau sansonnet ; Strubbe et al., 2010 ; Dodaro et Battisti, 2014) ou de chauve-souris (Noctule de Leisler, Menchetti et al., 2014) mais aussi des comportements agressifs envers les moineaux domestiques et mésanges bleues (Coavas et al. 2017).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Psittacula krameri. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/psittacula-krameri/ - 10 décembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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