Un programme de gestion est mis en œuvre depuis 2007 sur une retenue collinaire à Mayotte, où l’espèce a proliféré et pose des problèmes pour le traitement de l’eau potable. Après 4 ans de période de latence, la Salvinie géante s’est multipliée soudainement et a recouvert entièrement le plan d’eau en 3 mois, en 2007. 18 000 m3 (4 500 tonnes) ont été récoltés (Viscardi, 2012).
La Salvinie est récoltée à l’aide d’épuisettes (à partir des berges et sur le plan d’eau à partir de bateaux). Les plantes récoltées sont mises en tas sur les berges et sont mises à sécher (une réflexion est en cours pour traiter ces déchets en déchetterie ou dans des centres de compostage). Dans les zones où la Salvinie est mélangée avec d’autres plantes aquatiques indigènes, un ramassage manuel est réalisé. Avec les pluies et le vent, la Salvinie s’est déplacée du fond de la retenue vers le barrage et s’est déversée dans la rivière en aval. Des barrages flottants sont donc installés pour obtenir une meilleure efficacité de l’opération de ramassage et éviter sa dispersion (Duperron, 2014). Les interventions sont réalisées par une équipe de onze personnes, sur une période de trois mois, de janvier à mars. Des suivis hebdomadaires sont ensuite réalisés (Duperron, 2014).
Des programmes de lutte biologique par l’intermédiaire du charaçon Cyrtobagous salviniae se sont avérés efficaces en Afrique, Australie et États-Unis et il serait intéressant de mener des réflexions sur leur mise en oeuvre à Mayotte (Duperron, 2014).
La Salvinie géante a été largement introduite pour l’ornement des bassins. En France, elle est présente dans la plupart des territoires d’outre-mer. Elle est notamment envahissante à Mayotte, où elle a envahit la retenue collinaire de Combani et pose des problèmes pour le traitement de l’eau potable (UICN France).
La Salvinie géante fait partie des végétaux exotiques les plus envahissants au monde après la Jacinthe d’eau (Duperron, 2014). Sa prolifération forme des tapis denses empêchant la lumière et l’oxygène de pénétrer dans l’eau, créant des conditions défavorables pour les plantes, poissons, invertébrés et autres organismes vivant dans l’eau (Duperron, 2014). Les canaux d’irrigation, les prises d’eau, les pompes et les tuyaux peuvent également être bloquées et la décomposition du matériel végétal affecte la qualité des eaux. Les tapis denses de Salvinie fournissent également un habitat très propice aux moustiques, vecteurs de maladies. Ils peuvent être confondus avec la terre ferme et présenter un danger pour les enfants et le bétail (Van Oosterhout, 2006, in Duperron, 2014).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Salvinia molesta. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/salvinia-molesta/ - 7 octobre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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