L’arrachage et la fauche sont les interventions de gestion les plus fréquemment appliquées (UICN France, 2016). L’arrachage peut être réalisé lorsque la colonisation débute, lorsque seuls quelques pieds sont présents ou lorsque que la zone est peu praticable pour des engins mécaniques. Elle doit être réalisée avant la fructification (avant fin-juin). Les plants arrachés doivent être stockés dans des sacs (les fleurs en bouton d’un plant arraché peuvent fructifier en 2 ou 3 jours). Sur sol humide, on constate que les tiges couchées au sol peuvent émettre des racines et bouturer. Après l’arrachage, les graines des années précédentes peuvent germer. Il convient donc de répéter l’arrachage chaque année, pendant plusieurs années et chaque fois que de nouveaux pieds apparaissent. Il est également possible de réaliser, après l’arrachage, un ensemencement avec des espèces végétales à fort pouvoir couvrant.
La fauche ne tue pas la plante, mais limite son expansion en l’empêchant de produire des graines. Elle peut être réalisée sur une zone largement colonisée et doit être réalisée avant la fructification (avant fin-juin). La fauche doit être répétée pendant plusieurs années et chaque fois que de nouveaux individus apparaissent. Le Séneçon du Cap est toxique pour le bétail, la fauche ne doit donc pas être utilisée comme fourrage.
Cette espèce a été introduite par l’industrie lainière en différentes régions d’Europe à la fin du XIXème siècle. En France, elle a été observée d’abord en 1935 dans les dunes de Calais, en 1936 à Mazamet (Tarn) puis en de nombreux sites à proximité de ces deux premiers points d’implantation. L’historique de son implantation dans le Sud de la France a été reconstituée par Guillem et al., (1990) (Muller, 2004).
L’impact environnemental du Séneçon du Cap semble limité car les peuplement denses occupent principalement des milieux anthropiques. L’espèce est une adventice dans les vignobles du sud de la France parfois difficile à contrôler (Muller 2004 ; Fried 2012). Dans les Pyrénées-orientales, le Séneçon du Cap pose problème dans les prairies où il diminue la valeur pastorale car il est toxique et non consommé dans le bétail (Muller 2004 ; Fried 2012). L’espèce est également toxique pour les chevaux (Passemard, 2005). Sa dynamique et sa compétitivité est à surveiller dans les habitats naturels ouverts, car il peut former des peuplements denses qui diminuent la biodiversité et entrent en compétition avec des espèces endémiques comme Centaurea corymbosa dans le massif de la Clape ou Cistus pouzolzii dans les Cévennes (Cadars, 2009 in Muller, 1999). Dans le Nord de la France, elle conduit à une rudéralisation des massifs dunaires, en particulier ceux de la région dunkerquoise (Muller, 2004).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Senecio inaequidens. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/senecio-inaequidens/ - 7 octobre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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