Le Silure glane a été introduit en France dans le bassin du Doubs en 1857 à partir de sujets en provenance d’une pisciculture du Haut-Rhin. Pour satisfaire les besoins de la pêche de loisir, des individus ont été déversés dans le canal du Rhône au Rhin, et des individus ont été acclimatés dans un étang de l’Ain en 1956. L’espèce a également été introduite das le réseau hydrographique de la Saône en 1968. D’autres introductions libérées et l’utilisation par l’espèce des canaux reliant les bassins entre eux sont à l’origine de l’extension entre les années 1990 et 2004 de l’espèce aux bassins de la Loire, de la Garonne et de la Seine (Pascal et al., 2006). Cette extension semble se stabiliser sur les zones où le Silure glane est implanté depuis plusieurs années, mais il poursuit néanmoins sa colonisation dans les zones où il est implanté depuis (Guillaume, 2012, in Morvan, 2016).
Son établissement dans les cours d’eau français n’est pas neutre et a certainement contribué à des changements importants de flux d’énergie entre espèces (relations proies-prédateurs) et entre écosystèmes (aquatique/terrestre, eau douce/eau salée). Le Silure est un carnivore opportuniste dont le régime alimentaire se compose majoritairement de poissons : Cyprinidés, Percidés et espèces amphihalines. Les études réalisées en France ont montré que le Silure aurait exercerait cependant une compétition trophique modérée avec les autres espèces carnivores comme le Brochet, le Sandre ou le Black-bass (milieux de vie et périodes d’activités différentes) (Schlumberger et al., 2001 ; Valadou, 2007 ; Guillaume, 2012 ; Guillerault et al., 2015).
Concernant les impacts du Silure glane sur les populations de poissons proies, les études réalisées en France montrent que l’arrivée du Silure dans les cours d’eau français n’a pour l’instant pas causé la régression généralisée des autres espèces de poissons holobiotiques (espèces effectuant des migrations en eau douce) et de l’Anguille (Guillerault et al., 2015). Il semblerait que les barrages constituent des zones privilégiées de prédation pour le Silure, notamment sur les espèces anadromes (espèces qui remontent le courant), en raison de l’augmentation de la densité d’organismes sur ces zones (proies et prédateurs) (Guillerault et al., 2015). Des études supplémentaires sont à mener pour pouvoir affirmer qu’il y a un impact ou non du silure sur les espèces migratrices et il est nécessaire de poursuivre l’acquisition de connaissances sur cette espèce (effet des gros sujets sur les proies de grandes taille, évolution des populations d’espèces faiblement représentées) (Guillerault et al., 2015).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Silurus glanis. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/silurus-glanis/ - 4 décembre 2024
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