La Morelle jaune est inscrite sur la liste A2 de l’Organisation européenne pour la protection des plantes qui recommande de mettre en place des mesures de lutte. La population des Bouches-du-Rhône, à proximité de pelouses sèches protégées a ainsi été éradiquée par précaution en avril 2005.
Le Conservatoire Botanique National de Porquerolles et le gestionnaire du site des étangs de Bolmont et de Jaï (SIBOJAÏ) ont expérimenté l’éradication locale de Solanum elaeagnifolium. A Châteauneuf-les-Martigues, la plante représentait une menace pour les pâtures humides et la biodiversité de la zone protégée qu’elle avait colonisée. Elle représentait également un risque pour les terres agricoles environnantes. Une seule plante était présente. Le contrôle mécanique a été préféré à l’utilisation de produits phytosanitaires car la zone abrite des plantes et des animaux protégés. Comme les rhizomes de S. elaeagnifolium peuvent atteindre 2 m de profondeur et pousser latéralement, un excavateur a enlevé la plante et le sol sur un volume d’approximativement 3 m de long x 3 m de large x 3 m de profondeur. La plante principale et les rhizomes visibles ont été enlevés à la main puis brûlés. Afin d’éviter les risques de contamination par de petits fragments (aussi petits que 0,5 cm) restant dans le sol, la terre enlevée a été enfouie dans un trou de 3 m de profondeur sur une parcelle placée sous la responsabilité du gestionnaire du site. Cette éradication a été conduite avant la fructification de la plante. Les semences pouvant demeurer viables pendant au moins 10 ans, le gestionnaire du site assurera donc un suivi de la zone pendant au moins 10 ans pour chercher des repousses éventuelles.
S. elaeagnifolium est désormais considérée comme étant éradiquée de Châteauneuf-les-Martigues mais reste à surveiller en cas de découverte de nouvelles infestations. Cette action préventive a permis d’impliquer les acteurs locaux et d’informer le public par des communiqués de presse. En France, une infestation plus importante reste à éradiquer à Vic-La-Gardiole, mais la multiplicité des acteurs à mobiliser a retardé le processus d’éradication (EPPO, 2006).
La Morelle jaune a été introduite accidentellement via de la terre importée pour les oliviers et les semaines de cultures comme le sorgho, le tabac, le maïs, le blé ou encore la luzerne (Terrin et al., 2014). En France, elle est signalée en région méditerranéenne dans le département de l’Hérault (première observation en 1904), des Bouches-du-Rhône (2002) et des Pyrénées orientales (1995).L’espèce pose principalement des problèmes pour l’agriculture. C’est une adventice des cultures toxique pour le bétail (Fried, 2012). Les impacts sur les milieux naturels sont peu documentés.
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Solanum elaeagnifolium. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/solanum-elaeagnifolium/ - 4 décembre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
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