La population férale de Camargue, issue d’échappés d’un zoo, a été maitrisée en 2007 par la mise en place sur des sites d’alimentation de zones d’appatage puis administration d’alphachloralose dans l’appât. Cette molécule chimique, utilisée comme raticide, engendre une intoxication et une hypothermie des animaux. A fortes doses, il est létal pour l’animal.
La population de l’ouest de la France, également issue de parcs, fait l’objet d’une gestion par prélèvements des individus par l’OFB depuis 2006 et des œufs par la Société Nationale de Protection de la Nature sur le lac de Grand-Lieu depuis 2009. Sur les sites d’alimentation préalablement identifiés, les interventions par tir ont recours à des leurres artificiels disposés au sol et mimant un ibis sacré en vue de les attirer. Le tir se réalise au fusil de chasse. Les colonies de reproduction sont localisées sur le lac et lorsque l’intervention est possible, les œufs sont détruits. Néanmoins, cette technique peut engendrer une seconde ponte.
L’Ibis sacré ne peut être détenu que dans les parcs habilités. En France, la population en captivité est estimée à 450 individus.
Cette espèce a été introduite en France dans différents parcs zoologiques. L’absence de maitrise des oiseaux a permis l’établissement de deux populations férales, sur le littoral atlantique (du Morbihan à la Gironde) et en Méditerranée (Camargue). On ne recense actuellement plus qu’une seule population d’Ibis sacré en France dans l’ouest de la France issus du parc de Branféré (Morbihan), dont les jeunes étaient laissés libres de voler (Yésou et al., 2017). C’est en 1991 que la première tentative de nidification hors du parc de Branféré a lieu. Pour éviter une colonisation du milieu naturel, la reproduction en zoo est arrêtée dès 1997. Mais la mesure arrive trop tard : en 2006, 1700 couples et plus de 5000 oiseaux sont recensés dans l’ouest de la France (du Morbihan à l’estuaire de la Gironde).
L’Ibis sacré peut concurrencer les espèces autochtones en occupant leurs sites de nidification (Clergeau et al., 2005). Prédateur opportuniste, il se nourrit d’invertébrés aquatiques, mais également d’amphibiens, de poissons, d’œufs et de jeunes oiseaux, ainsi que des écrevisses de Louisiane très présentes dans les marais atlantiques (Yésou et Clergeau, 2005). Ainsi, des espèces dites sensibles peuvent être impactées en période de reproduction, comme les guifettes noires ou les échasses blanches, avec notamment des cas de spécialisations individuelles de certains oiseaux (Clergeau et al., 2010).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Threskiornis aethiopicus. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/threskiornis-aethiopicus/ - 7 octobre 2024
La coordination et l’animation des bases d’informations du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes sont assurées par le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité.
Centre de ressources
contact@cdr-eee.fr
UICN Comité français
259-261 rue de Paris
93100 Montreuil
Office Français de la Biodiversité
Le Nadar Hall C – 5 Allée Félix Nadar
94300 Vincennes