Au début des années 2000, l’espèce était présente sur une grande partie du département des Deux-Sèvres. Un plan d’action avait ainsi été lancé en 2011 par la communauté de communes de l’Argentonnais pour gérer les populations de Xénope lisse. Entre 2011 et 2013, plus de 15 000 individus ont ainsi été capturés. Le plan d’action s’est terminé en 2014.
Depuis 2016, le programme européen intitulé « LIFE CROAA » (Control strategies of invasive alien amphibians) (LIFE15 NAT/FR/000864) se donne pour objectif d’améliorer l’état de conservation des populations locales d’Amphibiens autochtones, affaiblies par la présence d’espèces exotiques envahissantes d’Amphibiens. Parmi ses axes d’action, le programme vise à identifier et d’appliquer une stratégie optimale de lutte contre les amphibiens exotiques envahissants. Deux espèces présentes en France sont particulièrement ciblées : la Grenouille taureau (Lithobates catesbeianus) et le Xénope lisse (Xenopus laevis).
Dans le cadre du projet LIFE CROAA, des actions de contrôle – menés à la fois sur les stades larvaires, juvéniles et adultes – ont lieu sur plusieurs dizaines de sites colonisés, distribués sur les départements du Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres. Le piégeage des individus s’effectue d’avril à novembre, à l’aide de nasses appâtées avec des croquettes pour animaux ou du foie. De nouvelles techniques de capture sont également expérimentées, dans le but d’augmenter l’efficacité des actions de contrôle, et ainsi préserver certains sites à enjeux (forte biodiversité et rôle pour la dispersion de l’espèce). La détection précoce de nouveaux sites colonisés à l’aide des sciences participatives est également mise en œuvre (exemple : lancement de quêtes INPN Espèces sur le Xénope lisse).
Dans les années 1950, le Xénope lisse était très utilisé dans les laboratoires de recherche, notamment pour réaliser des tests de grossesse. En France, les premiers individus en milieu naturel sont observés dans le nord des Deux-Sèvres à la fin de l’année 2000 (Thirion & Fouquet, 2003). Un ancien centre d’élevage d’animaux, destinés au CNRS, serait à l’origine de leur introduction involontaire. Depuis, le Xénope a également été signalé en Maine-et-Loire.
Espèce opportuniste avec un fort potentiel reproducteur, le Xénope lisse constitue des populations parfois très denses (Thirion & Fouquet, 2003). La femelle peut pondre de 300 à 2 500 œufs deux à trois fois par an. Consommateur de poissons et d’invertébrés, mais également de larves et adultes d’amphibiens, il présente un risque majeur pour le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Une étude dans les Deux-Sèvres (Grosselet et al., 2005) a permis d’affirmer que le Xénope lisse a un impact significatif sur les espèces autochtones, tout particulièrement sur les populations de tritons (prédation des œufs). En conclusion, la colonisation des mares par cette espèce exotique se traduit par une érosion de la biodiversité, menaçant particulièrement les amphibiens autochtones. Le Xénope lisse peut coloniser tout type de milieu aquatique, tels que les mares, les étangs, les fossés, les bassins de récupération d’eaux de pluie, les bassins de lagunage ou encore les cours d’eau à faible courant et les bras morts de rivières. Porteur sain de la ranavirose et de la chytridiomycose, il présente également un risque de transmission de ces maladies pouvant causer de fortes mortalités chez les espèces indigènes d’Amphibiens (Dejean et al., 2010).
Comité français de l'UICN et Office français de la biodiversité [Ed], 2024. Xenopus laevis. Centre de ressources espèces exotiques envahissantes.
https://base-information-especes-introduites.fr/espece/xenopus-laevis/ - 6 octobre 2024
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